Avec
grand mystère, un jour...elle m'avait dit :
"Je vais sans doute bientôt, partir pour le paradis.
Mais, vois-tu petite, on ne se quittera pas vraiment,
Car de là-haut, je saurai te protéger des tourments."
"Ce
soir, grand-mère, j’ai un peu de nostalgie ;
J'ai
le mal de toi, alors dans mes pensées, je me réfugie.
Tu
as su faire front à mes légitimes curiosités,
Et
m'as transmis ton savoir, avec infinie générosité.
Avec
délice j'ai souvent mangé à ta table,
Me
suis régalée de confitures à la saveur inimitable,
Et
dormi sous ton toit, après avoir écouté,
Les
délicieuses histoires, que tu savais si bien conter.
Tu
es le souvenir de mes plus tendres câlins,
Et
aussi le refuge à d'inconsolables chagrins.
Comme
il faisait bon se pelotonner sur tes genoux,
Chercher
la douceur au creux de ton cou,
S'enivrer
de l'odeur de ton délicat parfum.
Je
perçois encore, la caresse de ta main,
Qui
lissait mes cheveux, dégageait mon front,
Et
si j'esquissais de menus frissons,
Ce
n'était pas à cause du froid...
Non ! C'était le bonheur !"
Jeanine Gardye